GEOGRAPHIE -
PAYSAGE (à traiter)
Le massif du
Ranc de Banes marque la limite nord du bassin sédimentaire des causses et
garrigues nord-montpellièraines. Il est situé au nord de l'agglomèration
de Ganges. Sa pointe avancée (713 m) relevant fièrement du nez vers les
Cévennes shisteuses qui débutent à sa base; domine le village de Sumène
tandis que son échine trapue fléchit en pente régulière vers la plaine de
Ganges. Le village de Sumène auquel il apporte la hardiesse de ses
falaises est située sur la faille des Cévennes. Ses habitations reposent
sur les marnes du Trias au confluent de deux rivières, le Recodier et le
Rieutord. Entre la rive gauche du Rieutord et la montagne des Cagnasses
qui le prolonge vers l'est, le massif qui s'étire vers les gorges de la
Cadière est entaillé par de nombreux ravins et thalwegs.
Photo : Le village de Sumène, vue du sommet du Ranc de Banes
Photo : le village de Sumène et le
Rieutord
1 - Le Rieutord et ses
pertes (entrées du réseau)
Le Rieutord,
rivière qui naît dans les Cévennes cristallines pénètre dans les calcaires
jurassique au niveau du village de Suméne puis s’engage au bout de 6 km
dans le crétacé à l'entrée de Ganges (*). Il traverse le sud de cette
agglomération et rejoint l'Hérault fleuve drainant principal de la région
où il retrouve le jurassique au niveau du pittoresque défilé que son
ancien cours à creusé dans les massifs compacts du Thaurac et d'Agonés.
A Sumène, issu
du massif Cévenol il s'engage dans les séries carbonatés. Il disparait
immédiatement sous terre par l'intermédiaire d'un ensemble de pertes, sauf
en hautes eaux où il parvient péniblement jusqu’à Ganges. Son cours aérien
n’est actif que quelques semaines par an suite à des fortes crues .
Ces pertes
diffuses situées quelques vingt cinq mètres seulement au dessus du niveau
de leurs résurgences situées quant à elles prés de Laroque (et qui font
penser aux pertes de la Vis près d'Alzon) sont toutes situées sur des
accidents ou sur des changements de faciès.
A Sumène, la
première d'entre-elle est située au contact du Trias et de la dolomie.
Face au mas du
Bourrut c'est à la transition de l'Oxfordien-Séquanien, et d'un important
accident (faille du Pas de Madame). Au mas de la Jarre au passage d'une
zone fortement fracturée.
Photo : le Rieutord à l'étiage au pont de Suméne (vue aval)
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Photo : Sommet
du Ranc de Banes au-dessus du village de Sumène.
Le trou du
Noyer, la plus importante et pénétrable à ce jour sur 1500 mètres permet
de suivre les eaux enfouies de cette rivière sur 350 mètres lors de sa
course vers le trou fumant de l'Olivier. Cette perte constitue un des
points majeur amont du réseau.
Après un
parcours souterrain de plus de 2000 mètres encore inconnu sous le roc de
Banes dans lequel s'ouvre de nombreuses cavités, on retrouve le Rieutord
souterrain en une belle petite rivière (10 à 20 l/s) au trou Fumant de
l'Olivier, cavité importante située prés du hameau de Moulés et Beaucel au
niveau de la plaine de Ganges. On aurait pû penser qu’un sous écoulement
dans le lit même du Rieutord soit à l’origine de cette perte mais il n’en
est rien (coloration 1975) car il s’agit bel et bien d’une capture
souterraine classique. L’héritage du karst Mio-Pliocéne certainement a
favorisé la mise en place de cette dérivation du Rieutord.
Dans l’aven du
Trou Fumant de l’Olivier, un éboulis important, trémie résultant d'une
doline voisine du mas de l'Olivier, interrompt l'exploration spéléologique
aval de cette capture dont l'évent des Ecoles pourrait être l'un des
ancien exutoires locaux de débordement. Il est évident que le Trou Fumant
est une cavité Mio-Pliocéne réutilisée partiellement par cette capture.
Son prolongement dans le Tithonique sous la plaine de Ganges décalé en
profondeur par la faille bordière du bassin est pour le moins logique. Il
est cependant décalé en profondeur et totalement immergé.
Ses mises en
charge, quant à elles montrent que cette cavité joue temporairement le
rôle de cheminée d'équilibre. Celles-ci sont parfois conséquentes noyant
l’entièreté de la cavité. Elles peuvent atteindre plus de 30 mètres de
hauteur. Elles signifient la présence d'un blocage aval du réseau dû à un
rétrécissement relatif au franchissement de l’accident bordier, et au
transit d'une grande zone noyée correspondant au Tithonique (localisé par
forage à la côte 140) situé sous la couverture crétacé de la plaine de
Ganges. Une vitesse de transit 2 à 3m/h y a été constatée.
Il y a lieu de
penser que le karst Mio-Pliocéne immergé non encore totalement débourré de
ses remplissages soit une cause probable de freinage du transit des eaux
vers les Sourcettes et d’un possible reflux vers l’amont, c’est-à-dire vers
le Trou Fumant de l’Olivier et l'évent des Ecoles de Moulès.
2 – Les
sourcettes (sortie du réseau hors contexte)
Situées dans le
défilé pittoresque de l'Hérault
(voir : massif du Thaurac) environ 1200 mètres en aval du village de
Laroque deux groupes de sources de fond (amont et aval) naissent a la base
d'un étagement de cavités : aven des Lauriers, (anciennement ouvert au
public), grotte de la route, grotte du Maire, grotte des Sourcettes.
A l'étiage, leur
repérage est difficile et il faut s'approcher très prés pour repérer le
bouillonnement caractéristique de leurs nombreux griffons parmi les
diaclases qui hachurent à ce niveau le lit de l’Hérault.
Ces sources
constituent les exutoires de sorties des pertes du Rieutord et d'un karst
noyé profond correspondant à l'entité sud de ce réseau dont le massif du
Thaurac semble être associé.
L'aven des
Lauriers, les grottes Aurelie et Maire-Route, la grotte des Sourcettes
offrent sur le passage aval de ce réseau un système de siphons, qui sont
autant de regards permanents sur la nappe karstique qui se vidange ici en
tout ou partie. Il n'est pas exclu par contre que ce réseau, arasé par le
creusement par surimposition de l'Hérault, se prolonge au-delà du fossé de
Montoulieu en direction de la Foux du mas de Banal. Cette exsurgence
pouvant être en effet un des exutoires le plus en aval du système. Se
reproduisant ici le même système que le réseau aval du Trou Fumant de
l’Olivier sous la plaine de Ganges. Aucune information précise cependant
et résultats concrets de colorations ne permet d’établir cependant cette relation
qui présenterait d’ailleurs peu d’intérêt spéléologique. |