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DECOUVERTE SPELEOLOGIQUE DES MONTS DE SAINT-GUILHEM 2-4

 

 CONDITIONS GEOLOGIQUES
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Une structure en gradin

Cette région occupe une superficie de 50Km2 environ. Son individualisation morphologique dépend comme nous l'avons déjà indiqué de l'important accident voir photocévenol (localement désigné sous le nom de "Faille de la Séranne" qui constitue sa limite structurale septentrionale (Plaine de Lacan). Elle correspond à un ensemble étagé en net contraste avec les surfaces d'érosion voisines planes et monotones des causses de Puéchabon et de la Selle. On y distingue cependant un niveau d'aplanissement important  voir photo (Plaine de Lacan) vestige de la surface fondamentale d'érosion.

Les altitudes maximales sont de 709 m au Roc de la Vigne et 656 m au Monthaut.

De la Séranne vers les gorges de l'Hérault les côtes descendent ensuite rapidement à 593 m puis 279 m pour arriver à 130 au niveau du village de Saint-Jean-de-Fos. De nombreux ravins et thalwegs assécés accidentent le relief dont la physionomie d'ensemble est assez tourmentée. La série stratigraphique de cette région est essentiellement représentée par les terrains du Jurassique. Son épaisseur est estimé à 4 et 500 m selon les secteurs. Structurée en gradins par de nombreuses failles, cette région qui fait apparaître le Jurassique Supérieur en bordure de l'Hérault et qui est essentiellement composée de calcaires et dolomies, en bancs massifs (de l'Aalénien au Kimméridgien) disparaît au Sud sous les formations crétacés et tertiaires de la plaine de Gignac.

Prédominance de la dolomitisation

La dolomitisation (d'origine synsédimentaire probable) recoupe tous les niveaux et constitue à travers le paysage un obstacle aux observations tant stratigraphiques que tectoniques. Les premiers niveaux calcaires apparaissent au coeur des bombements anticlinaux des vallées du Verdus et de Brunan et se caractérisent par des formations siliceuses à interlits feuilletés (Aalénien). Le Bathonien et le Bajocien, calcaires siliceux à entroques forment les grandes falaises qui ceinturent la vallée du Verdus. La Dolomie, de teinte grisée et au faciès ruiniforme caractéristique, d'une puissance de 3 à 400 m en moyenne, surmonte le Bajocien et s'étend sur une grande partie du secteur situé au contact de la faille des Cévennes (Combe Arnaud). Les calcaires du Jurassique Supérieur se distinguent par une série de calcaires à agrégats de calcite finement lités présentant quelques niveaux marneux jaunâtre et noduleux (Séquanien). Enfin, les calcaires sub-récifaux massifs à silex, en quasi continuité sur la dolomie, coiffent l'ensemble (Kimméridgien-Portlandien). Les terrains crétacés et tertiaires (Vitrollien) apparaissent sur la bordure Sud du massif entre le Pont du Diable et Arboras au pied des terrains du Jurassique qu'ils recouvrent au niveau de la Faille du Drac.

Influence de la tectonique Cévenole

Située au contact de la faille des Cévennes (accident plurikilomètrique et zone de déformation plastique et cassante de la couverture Mésozoîque du Languedoc) le secteur étudié s'insère dans un cadre de distension qui lui confère sa morphologie en gradins. Structuré par des failles normales voir photo de direction "Cévenole", N.N.E.- S.S.W il est limité au Nord par la bordure des Causses Majeurs représentée par la Montagne de la Séranne.

Des étapes tectoniques nombreuses

La région de Saint-Guilhem-le-Désert, affectée et influencée par la tectonique cévenole est induite dans une chronologie d'événement dont le scéma polyphasé est caractérisé par l'abondance des décrochements et une intense fracturation.

- La distension Anté-Pyrénéenne (Crétacé moyen) liée à la surrection de l'Isthme Durancien matérialisée par la présence de quelques fossés d'effondrements (Puéchabon) inaugure le jeu normal d'un ensemble de failles : Faille d'Arboras, du Drac, de la Clamouse.

- la phase Pyrénéo-Provencale (post-lutécienne), important mouvement compressif assurant l'ouverture par écartement et décrochement d'un ensemble de structures Nord-Sud, reprend les précédentes et met en place de nombreuses failles inverses et plis Est-Ouest.

Une association de microplis, bombements anticlinaux et autres crochons de failles voir la photo ébauchent la morphologie du massif.

- au Sannoisien (Oligo-Miocène) une importante distension inaugurant des fossés d'effondrements régionaux lui confère sa morphologie actuelle en escaliers. Les failles préexistantes, anciens décrochements pyrénéens évoluent en faille normale et associent de nouvelles fractures parallèles. Certaines couches sont flexurées et basculées.

- La phase Alpine, phase de compression bien que moins ressentie, déforme, décale et gondole quelques structures antérieures dont certaines sont carrément gauchies.

- Au Villafranchien, la montée du bâti Cévenol de plus de 1000 m entraîne la surrection concomitante de la Séranne, accentue le relief en gradin du massif (altitude décroissante vers l'Est) par le rejeu en faille normale de nombreuses structures parallèles à l'accident cévenol.

Cette surrection fossilise la surface d'érosion pré-miocène et porte quelques de ses lambeaux (plaine de Lacan, de l'Estagnol, des Plos) à des altitudes très diverses.

- Après le Villafranchien, le réseau hydrographique s'encaisse, l'Hérault creuse ses gorges tandis que le "jeune" karst Languedocien se met en place. Les réseaux souterrains suivent le niveau de base imposé par l'Hérault et s'adaptent pour s'y raccorder.

 

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